Porto Alegre – Brésil

Le territoire

Porto Alegre est mondialement connu pour sa politique de budget participatif. Mais on oublie souvent que cette expérience est fondée sur un activisme politique fort des mouvements sociaux locaux, dont la plupart sont liés aux questions d’agriculture, d’alimentation et d’environnement. À partir des années 1980, la ville a été un territoire privilégié non seulement pour d’importantes manifestations publiques revendiquant des politiques en faveur des agriculteurs familiaux, mais aussi pour des innovations-clés en matière de pratiques agroécologiques. C’est à Porto Alegre, par exemple, que le mouvement écologique a créé le premier système brésilien de garantie participative pour les aliments biologiques ainsi que le premier marché exclusivement consacré aux producteurs bios. Aujourd’hui, la ville compte plus d’une vingtaine de marchés de producteurs. Dans la région métropolitaine de Porto Alegre, les coopératives du Mouvement des sans-terre (MST) sont reconnues comme les plus grands producteurs de riz biologique d’Amérique latine. En outre, les promoteurs des réformes agraires ont été à l’origine de nouveaux dispositifs de vente directe aux consommateurs.

Malheureusement, tout cet activisme de la société civile ne s’est pas traduit par des politiques alimentaires urbaines cohérentes. Historiquement, en raison de la forte opposition des forces politiques conservatrices, Porto Alegre n’a pas pu être au front du débat actuel sur le rôle des villes dans la transition vers des systèmes alimentaires durables. Il s’agit d’un nouveau défi qui intéresse de nouveaux acteurs politiques depuis que la ville a signé le pacte de Milan.

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Référent

Paulo Niederle

Autres participants

Sergio Schneider, Daniela Oliveira, Claudia Schmitt

pauloniederle[at]gmail.com

Système alimentaire territorial

Type de région : Zones urbaines

Superfice et population approximative

1,5 million habitants (4,0 dans la région métropolitaine)
496,8 km² (10 234,012 km² dans la région métropolitaine)
2 837,52 hab/Km² (417,31 dans la région métropolitaine)

Relativement stable au cours de la dernière décennie.

Type d'agriculture

Taille de l’exploitation : environ 1 à 5 ha dans la municipalité, 10 à 50 dans les exploitations familiales et 500 à 2000 dans les grandes exploitations rizicoles. Riz et production diversifiée de légumes et de fruits.

Circuits courts (et antériorité)

Principaux problèmes sociaux

Un niveau de pauvreté élevé. 
Dans la région métropolitaine, près de 30 % de la population vit avec moins de 1,70 USD par jour (juin 2021)
10,6 % de chômage dans la région métropolitaine (août 2021)

Inégalités sociales ; fortes controverses politiques ayant un impact sur les politiques publiques ; augmentation du marché noir sur le marché du travail.

 

Présence de systèmes agro-écologiques

64 agriculteurs certifiés à Porto Alegre (environ 1 000 dans la région métropolitaine). Élevage extensif.

Dynamiques et initiatives spécifiques aux systèmes agroalimentaires (et antériorité)

La transition agroalimentaire

Principaux enjeux de la transition : Utilisation de l’eau et de pesticides dans la production de riz / Inégalités sociales concernant l’accès à une alimentation durable et saine / Expansion de la production de soja dans la région métropolitaine, remplaçant le riz et les cultures horticoles.

Principaux obstacles à la transition vers l'agroécologie

Démantèlement des politiques alimentaires ; crise économique réduisant la consommation ; soutien de l’État à l’agriculture conventionnelle prédatrice.

Les principaux acteurs de la transition

Quelques décideurs politiques tentent de résister au démantèlement des politiques ; les coopératives agricoles et les nouvelles initiatives des consommateurs ; les universités et les centres technologiques sont toujours des acteurs importants mais souffrent de la réduction du budget public pour la recherche ; les mouvements sociaux ruraux ; l’expansion récente des nouveaux mouvements alimentaires urbains.

Institutionnalisation de la transition agroalimentaire

Désaccord entre les mouvements sociaux sur les stratégies politiques et les coalitions à mettre en place pour promouvoir l’agroécologie.

Acteurs exclus des projets

 

 

Références (études) et contacts

Initiatives clefs

Redecoop

Ce réseau relie plus de 40 petites coopératives d’agriculteurs familiaux, dont l’objectif principal est d’innover en matière de logistique afin d’offrir une alimentation durable et saine dans la ville.Politiques alimentaires urbaines

Trajectoires

Méthode

Texte.

Frise détaillée

La chronologie détaillée (1960-2022) montre les éléments clés du contexte global (modernisation de l’agriculture à l’échelle régionale, crise de la Covid-19, etc.), les initiatives locales, les renversements de politique et les politiques publiques associées. Les initiatives lancées par diverses organisations et réseaux impliqués dans l’activisme alimentaire et le développement agricole ont joué un rôle important dans la transformation du système agroalimentaire territorial de Porto Alegre au cours des six dernières décennies. En effet, dans ce territoire, les politiques nationales et les mouvements locaux (environnementaux, agraires et alimentaires) ont eu un impact important sur la trajectoire du système agroalimentaire territorial.

Les initiatives émanant d’organisations de différents acteurs ont été nombreuses au cours des décennies, en particulier pour la commercialisation et le rétablissement des liens entre les agriculteurs et les consommateurs et l’organisation des producteurs pour répondre aux politiques nationales d’approvisionnement. À partir de 2003, avec l’arrivée du Parti des travailleurs (PT) à la présidence du pays, les acteurs de l’administration locale (au niveau de l’État et des municipalités) se sont rendus à Brasilia pour occuper des postes à l’échelle nationale, ce qui a entraîné une déstabilisation des réseaux locaux. Un effort de création et de recréation d’initiatives et de réseaux a donc été mis en place à partir de la fin des années 2000 et de la fin des années 2000.

Enfin, la période récente a vu se multiplier les initiatives du mouvement agraire, alimentaire et noir pour faire face aux problèmes d’accessibilité aggravés par la crise de la Covid-19.