Ouest vosgien – France

Le territoire

Situé à l’ouest du département des Vosges, ce territoire de plaine est essentiellement agricole et forestier. L’élevage bovin (lait et viande) domine. Les terres cultivées sont dédiées à la production de fourrage, mais aussi à la production de blé et de colza. La majorité de ces productions, qu’elles soient animales ou végétales, sont principalement exportées. Parallèlement, les importations sont importantes, notamment pour les fruits et légumes, dont la production locale ne couvre que 13% des besoins. L’accès au foncier est difficile (prix, patrimoine), et la concurrence pour l’utilisation des terres (méthanisation) est forte.

Une grande partie de la population a de faibles revenus. La dispersion géographique entraîne une dispersion des outils de transformation et des points de distribution. Cependant, le territoire bénéficie d’une forte dynamique d’acteurs et d’initiatives inspirantes (dans les pratiques agricoles, mutualisation de la transformation, restauration collective). Un Projet agroalimentaire territorial en construction pourrait permettre de coordonner ces changements.Un enjeu pour l’avenir est la capacité à maintenir une partie de la dynamique actuelle tournée vers l’export pour assurer la survie économique des exploitations, tout en amplifiant un phénomène de relocalisation-diversification porté par des structures plus petites et plus diversifiées.

.

Système alimentaire territorial

Type de région : Rural spécialisé

Superfice et population approximative

72 000 habitants, 1 618 km²

Dépeuplement

 

Type d'agriculture

Taille moyenne : 120 ha

Principalement bovins laitiers et allaitants, quelques ovins, blé tendre / chaînes longues dominantes (très structurées pour le lait et les céréales).

Circuits courts (et antériorité)

Un nombre et une diversité croissants de produits concernés par les circuits courts même si ces circuits restent minoritaires.

Principaux problèmes sociaux

Déclin démographique et vieillissement de la population ; faible revenu moyen des ménages et faible accès à l’enseignement supérieur.

 

Présence de systèmes agro-écologiques

Agriculture biologique = environ 10% ; présence de pionniers mais l’agriculture biologique tend à être moins développée que dans le massif vosgien.

Le bétail en pâture, quelques développements en agroforesterie.

Dynamiques et initiatives spécifiques aux systèmes agroalimentaires (et antériorité)

Articulation de multiples dimensions : éducation alimentaire, intégration sociale, santé, maintien d’une agriculture paysanne et rémunératrice grâce au partenariat entre des acteurs diversifiés.

La transition agrialimentaire

Principaux enjeux de la transition : Changement climatique et pollution de l’eau / qualité des produits alimentaires et santé / social : revenus agricoles insuffisants pour de nombreux agriculteurs + revenus moyens des consommateurs plutôt faibles / fort besoin de maraîchage (enjeu eau émergent).

Principaux obstacles à la transition vers l'agroécologie

Manque de volonté politique, manque d’intersectorialité de l’action publique (bien qu’en amélioration) ; concurrence foncière avec le développement de la méthanisation.

Les principaux acteurs de la transition

Agriculteurs bio, associations citoyennes, certains instituts publics du secteur (recherche, enseignement agricole, établissements médico-éducatifs), certains élus qui sont moteurs ; MAIS : les acteurs économiques dominants continuent de jouer contre la transition agro-écologique.

Institutionnalisation de la transition agroalimentaire

Projet agroalimentaire territorial en construction principalement orienté par l’économie locale, la relocalisation.

Acteurs exclus des projets

Populations précaires.

 

Références (études) et contacts

Concernant une expérience de coordination d’acteurs sur une partie du territoire : https://visionscarto.net/mirecourt

Initiatives clefs

Vous trouverez ici 3 initiatives originales, parmi toutes celles qui ont permis la transition du système agrialimentaire territorial et figurent sur la frise-trajectoire détaillée plus bas.

Le Pré en bulle
Une filière ” lait de foin ” structurée par un groupe d’agriculteurs avec l’appui du réseau Bio en Grand Est, qui permet aujourd’hui une transformation fromagère de qualité ; outil de transformation et d’affinage partagé ; vente du produit sous signe de qualité reconnu.

Organisation de repas bio et locaux dans les centres de loisirs par l’association ” Foyers Ruraux “.

Réflexions sur la naturopathie par un institut médico-éducatif qui ont abouti à la construction d’une formation reconnue par l’État et dont les enseignements sont diffusés au sein de différentes structures ou personnes du territoire.

Trajectoires

Méthode

L’analyse de la trajectoire repose sur une approche longitudinale soutenue par une immersion dans le territoire et une contribution directe à ses projets agroalimentaires, notamment par l’implication de la ferme expérimentale de l’INRA. La formalisation de la trajectoire est une production individuelle, soumise a posteriori à la validation de quelques acteurs clés du territoire.

Frise détaillée

Situé à l’ouest du département des Vosges, ce territoire de plaine est essentiellement agricole et forestier. L’élevage bovin (lait et viande) domine. L’essentiel des terres cultivées est consacré à la production de fourrage, mais aussi à la production de blé et de colza. La majorité de ces productions, qu’elles soient animales ou végétales, sont principalement exportées. Parallèlement, les importations sont importantes, notamment pour les fruits et légumes, dont la production locale ne couvre que 13% des besoins. Cette situation est le résultat d’une intensification et d’une spécialisation des activités de production agricole depuis les années 1980, qui a conduit à une forte déconnexion entre la production (spécialisée et inscrite dans des filières longues) et la consommation. L’accès au foncier est difficile pour les nouveaux agriculteurs, mais dans le même temps la transmission des exploitations est rendue difficile par les mécanismes d’agrandissement et d’investissement matériel. Enfin, la concurrence sur l’utilisation des terres est accrue par le développement particulièrement important de la méthanisation dans cette région.
Une grande partie de la population a de faibles revenus, les taux de pauvreté et de chômage sont supérieurs aux moyennes nationales, et la région connaît un déclin démographique continu. La dispersion géographique entraîne une dispersion des outils de transformation et des points de distribution.
Cependant, le territoire bénéficie d’une forte dynamique d’acteurs et d’initiatives inspirantes (dans les pratiques agricoles, la mutualisation de la transformation, la restauration collective). Cette dynamique s’inscrit dans le cadre du développement de l’agriculture biologique et des formes coopératives par des agriculteurs pionniers et très engagés sur le territoire. Plusieurs associations citoyennes, mais aussi des établissements publics du territoire contribuent à renforcer ces dynamiques. Enfin, un groupement de collectivités s’est engagé depuis 2020 dans la dynamique nationale des Projets Agroalimentaires Territoriaux. L’une de ses ambitions pourrait être de coordonner ces développements.
Un enjeu essentiel pour l’avenir est de réussir à amplifier le phénomène de relocalisation-diversification opéré par des structures plus petites et plus diversifiées, en prenant en compte la survie économique et l’évolution des exploitations actuellement tournées vers l’exportation.

Frise synthétique

Travaux en cours